samedi 28 juin 2014

Laure Ketfa et ses visages de femme...

J'ai trouvé sur le Net une artiste qui fait des aquarelles qui me parlent très fort : elles peint des visages de femmes qui ont toutes un oeil manquant, la plupart du temps l'oeil gauche d'ailleurs ! J'ai eu un petit choc en les découvrant.
Et en même temps, ces femmes sont pleines de couleur, une explosion et une richesse de couleurs et de vie.

J'ai pris contact avec cette artiste, Laure Ketfa, pour lui demander la permission de mettre une de ses aquarelles sur le front de mon blog...
Elle me l'a accordée avec grand coeur. merci!



samedi 21 juin 2014

Ce que j'écrivais il y a deux ans...

Hier petite alerte à nouveau... et je me retrouve une fois de plus aux urgences!
Quelques heures d'attente et d'examens, sous les allées et venues de soignants et de personnes qui comme moi sont venues en urgence
Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, et l'écoute de ce qui se passe autour de moi s'aiguise aussitôt...
Des gens viennent pour peu de choses, on sait que les médecins de famille ne se déplacent plus, et les parents sont toujours inquiets quand les enfants sont brûlants de fièvre...

Et puis, il y a ceux qui se retrouvent aux urgences dans l'angoisse d'un problème qui semble grave, par exemple une paralysie soudaine et inexpliquée, ou (comme moi il y a quatre mois) un oeil qui s'éteint brutalement!

Ça se compare pas les souffrances, mais si je devais choisir, je me demande ce que je prendrais... Garderais-je mon épreuve? Ou choisirais-je celle de mon voisin?
Oui, je sais, drôle de question... je me la suis posée hier...

Hier en écoutant tout ce qui se disait, et se devinait, je trouvais que la vie ...ben pas facile! ET que la plupart des gens gardent courage, envers et contre tout, encaissant les mauvaises nouvelles avec stoïcisme
Bravo les gens!...

J'ai entendu hier des pleurs, des gémissements, des demandes de soulagement de la douleur, devenue intolérable, mais aussi  beaucoup de courage...
et aussi de la tendresse de la part des proches qui attendent avec celui ou celle qui souffre... Et cet amour qui se perçoit dans des paroles parfois maladroites, dans les mains que l'on serre, m'a réchauffé le coeur, m'a permis à moi de rester dans la confiance
L'amour est puissant, même (et surtout) dans les couloirs d'un hôpital universitaire ;-))
Bravo l'amour!

A côté de ça, les mesquineries et tout le tintouin du monde, franchement ... tiens on devrait demander aux politiques (mais il n'y a pas qu'eux) de passer une journée complète aux urgences d'un hôpital, alors qu'ils tremblent pour leur santé...

Ces mots je les écrivais il y a deux ans... les commentaires me félicitaient pour mon courage, capable d'écouter autour de moi, d'autres souffrances
Cette capacité d 'écoute je ne pense pas l'avoir perdue... mais le courage, je me demande parfois où il se cache
Si j'en crois Elisabeth Kubler-Ross, la dépression est la dernière étape dans le processus du deuil, après vient l'acceptation...
C'est manifeste que je suis en déprime en ce moment, bien plus qu'au début de la maladie,où j'ai bandé tout mon courage pour surnager.
Donc patience... l'acceptation est proche ;-)


mercredi 18 juin 2014

Une épreuve de solitude

"Le cancer reste une épreuve difficile au plan physique et psychologique. Les personnes doivent, plusieurs années après leur diagnostic, composer avec le risque de rechute, les effets secondaires de la maladie et de ses traitements, mais aussi la reprise de leur vie quotidienne" déclare l’Institut National du Cancer.

Ce n'est pas un cancer dont j'ai souffert
Mais d'une artérite temporale avec atteinte oculaire, donc grave

mais je retrouve les mêmes effets que ceux du cancer

- composer avec le risque de rechute. Trois fois déjà j'ai "rechuté". La dernière rechute date du mois de mai, avec reprise de la cortisone. J'ai cessé de m'en faire, je constate que je m'en sors toujours. Mais chaque matin au réveil, en ouvrant les yeux, mon coeur se serre un bref instant : et si tout était définitivement noir?

- les effets secondaires de la maladie et du traitement. Oui les effets sont là et bien là, à tous les niveaux., physiques et psychologiques. C'est une lutte de chaque instant pour paraître le plus possible "normale", en bonne santé. Les gens ne se rendent compte de rien, mon visage est juste à nouveau légèrement gonflé de par la prise de la cortisone. Mais les tremblements intérieurs pour ne parler que d'eux, j'ai à les gérer au quotidien sans aucune plainte, sans même les mentionner à mon entourage qui croit en toutes bonne foi que jevais bien... La maladie est une dure épreuve de solitude, surtout qd comme moi, rien à l'extérieur ne dénonce le handicap

- la reprise de la vie quotidienne. Vaquer aux activités quotidiennes (ménage, courses, rangement) reste une entreprise hasardeuse
Marcher,  je veux m'y tenir absolument, mais je ne peux le faire que pas plus de 30' par jour. Je ne peux plus accompagner l'H dans ses randonnées plus longues. 

Quand on me demande comment je vais, je vais toujours bien: la preuve je suis souriante et chaleureuse. Nul ne sait l'effort que cela me demande

Finalement il n'y a qu'ici que je peux parler plus ou moins librement de mes bobos et difficultés, sans qu'on ne minimise ce qu'on ne voit pas., et donc qu'on ne sait pas. Ah  oui il y a les pétéchies qui parsèment joliment mes avants bras... Mais facile: même lors des fortes chaleurs, je porte des manches longues... 
Mais je me rends compte de ce que ce blog a de "doloriste" et donc dans quelques jours sans doute je le supprimerai

mercredi 11 juin 2014

Vivre "à droite"

C'est bizarre quand même...
j'ai "perdu" les perceptions de la moitié de mon corps
Je penche à droite, et bien souvent je finis pas perdre un moment l'équilibre
Persuadée de me tenir droite, un coup d'oeil dans le miroir me renseigne que non! mon corps est  irrésistiblement attirée vers la droite.
Je dois me forcer pour aller vers le côté dont j'ai perdu la perception, persuadée alors que je ne me tiens pas du tout droite, alors que c'est comme ça que je le suis...
Très bizarre
Comme je force sur les muscles depuis bientôt trois ans, ils sont devenus douloureux
Le dos surtout
Chez la kiné aujourd'hui, on a travaillé un maintien correct...
C'est-à-dire qu'elle m'a montré concrètement comment retrouver l'équilibre...
Mais je vois que dès que je baisse la garde, je replonge vers la droite...
Il me faudra une attention de chaque minute...
Encore un défi, que je veux relever